Post by denis on Apr 17, 2019 12:08:13 GMT -5
Hello, guys! Would the motorexperts please be so kind as to help me out? I've been desperately looking for an original interview in English. I only have the French translation (and it makes me feel kind of frustrated, haha!) I distinctly remember that I read it in an American mag about 10 years ago, but I just can't retrieve it. Many thanks in advance for your help!
Here is the French version:
Entretien avec Lemmy Kilmister
Emmanuel Legeard: Merci d'avoir accepté l'entretien. On m'a dit que les interviews, tu les refusais, dernièrement?
Lemmy Kilmister: C'est différent. J'en ai assez des journalistes qui déforment les propos et te font dire n'importe quoi en le sortant du contexte et en le montant en épingle pour faire du fric avec du sensationnel. En fait, ils n'ont aucun respect pour le mec en face: "journalism is a whore riding a black horse". Mais là, c'est différent.
Emmanuel Legeard: Bon, si je résumais ta philosophie au maximum, ce serait quoi? Qu'il faut vivre dangereusement?
Lemmy Kilmister: Tout ce qui est beau est dangereux, tout ce qui est excitant est dangereux. Vivre est dangereux. C’est sûr, on peut se prolonger en végétant comme une larve sur un canapé, mais de toute façon, on meurt toujours d’avoir vécu, et je ne vois justement pas pourquoi on chercherait à se prolonger quand la vie est sans intérêt. Les cintrés de la précautionnite font proliférer les règlements, ce qui arrange bien le business des marchands de gadgets préventifs. Mais plus un pays a de lois, plus il est corrompu; il y a un rapport direct entre les deux. C’est une symbiose, en fait.
Emmanuel Legeard: Le risque zéro n'existe pas.
Lemmy Kilmister: Le risque zéro n’existe pas. Donc il faut bien comprendre que cette idée du risque zéro, c’est un moyen comme un autre de neutraliser les gens, d’en faire des zombies, et de raquer du pognon avec du vent. Tu penses bien que le politicien qui te parle du réchauffement climatique et du tri sélectif, en fait, il n’en a rien à foutre de sauver la planète. C’est pas un philanthrope! La bonne blague, qu’on va faire de l’écologie quand 1% de la population mondiale aura appris à jeter sa bouteille dans la poubelle bleue et son paquet de clopes dans la poubelle jaune! Le seul truc qui aurait de l’effet, c’est de s’attaquer aux 90 multinationales qui sont responsables des deux tiers de la pollution mondiale. Mais ça, c’est ce que le politicien ne fera pas… puisqu’il est leur larbin. Par contre le réchauffement climatique, c’est l’arnaque du siècle pour extorquer des pauvres de nouveaux impôts qui ne servent à rien.
Emmanuel Legeard: Beaucoup de gens sont persuadés que l'homme providentiel est en route vers eux. Un politicien providentiel, ça me semble fondamentalement contradictoire.
Lemmy Kimister: Quand on entre dans la carrière politique, c’est avec l’intention de dominer les autres. Donc, déjà, au départ, c'est qu'on est un pourri ou un psychopathe. Ensuite, apprendre la politique, c’est essentiellement apprendre à mentir effrontément en toute circonstance. Parce qu’on veut se faire élire. Alors on promet n’importe quoi. Mais une fois qu'on a remporté les élections, on ne tient rien, puisqu’on n’est là que pour le pouvoir et l’argent, pas pour les pigeons qui ont voté. Il n’y a pas de bons politiciens. Il ne peut pas y en avoir. Le politicien est un menteur et un escroc par vocation et par formation. C’est pour ça qu’il y a tellement d’avocats qui réussissent en politique. Pour quelque politicien qu’on vote, on sera invariablement pigeonné, point final.
Emmanuel Legeard: Mais peut-être que le monde veut être trompé. D'où la persistance irrationnelle à croire dans les politiciens...
Lemmy Kilmister: Oui, j'ai remarqué ça il y a longtemps, en effet. Ce qui m'impressionne le plus, en ce moment, c'est la zombification volontaire. Quand je vois tous ces tarés avec le nez collé sur leur téléphone, on dirait la Nuit des morts-vivants de George Romero. C'est effarant. Ces grosses bonnes femmes en string avec un os dans le nez qui poussent un landau avec un pauvre gosse dedans, et traversent la rue sans regarder à gauche ou à droite, le pif collé au téléphone... Ces gens-là, ils sont sortis de la vie, je suis sûr qu'ils ne savent plus s'il fait jour ou nuit. Ils sont sortis de leur tête, c'est le téléphone qui pense pour eux. C'est dans le téléphone que l'intelligence s'est transférée: smartphone, le téléphone "intelligent", ce qui explique, par la différence, que les propriétaires soient devenus complètement cons. Et qu'ils souhaitent tous se ressembler, faire la même chose en même temps, de façon synchrone, et par-dessus le marché en prenant pour prétexte le "droit à la différence", la liberté de l'individu... Mais ce qui me frappe aussi, c'est qu'ils font tous la gueule en permanence, ils ont perdu toute joie de vivre, ils sont inexpressifs et agressifs. Des zombies.
Emmanuel Legeard: C'était mieux avant?
Lemmy Kilmister: Aucun doute là-dessus. Moi, j'ai connu l'Angleterre, on aimait la vie, il y avait de l'imagination partout. L'imagination, c'est la condition de la vraie rébellion, parce qu'on refuse les visions imposées. On ne peut plus avoir d'imagination quand on vit planté devant la télé à penser avec les idées des autres. Ca, je l'ai vécu, dans les années 1950, 60, et encore un peu au début des années 1970. Après, tout est progressivement devenu de la merde, avec la mondialisation, l'avènement du fric tout-puissant, la pollution aseptisée des Young Urban Professionals et autres têtes de cons. Et la société est devenue de plus en plus intolérante et inhumaine. Finalement, je pense que le monde explosera dans une apocalypse nucléaire. Quand un gamin de trailer park arrivera à pirater le code de tir nucléaire du Président des Etats-Unis du fond de son mobile home. Et personne ne le verra venir. Ils seront tous pulvérisés debout, le nez sur leur IPhone à compter leurs amis Facebook.
Emmanuel Legeard: Merci d'avoir accepté l'entretien. On m'a dit que les interviews, tu les refusais, dernièrement?
Lemmy Kilmister: C'est différent. J'en ai assez des journalistes qui déforment les propos et te font dire n'importe quoi en le sortant du contexte et en le montant en épingle pour faire du fric avec du sensationnel. En fait, ils n'ont aucun respect pour le mec en face: "journalism is a whore riding a black horse". Mais là, c'est différent.
Emmanuel Legeard: Bon, si je résumais ta philosophie au maximum, ce serait quoi? Qu'il faut vivre dangereusement?
Lemmy Kilmister: Tout ce qui est beau est dangereux, tout ce qui est excitant est dangereux. Vivre est dangereux. C’est sûr, on peut se prolonger en végétant comme une larve sur un canapé, mais de toute façon, on meurt toujours d’avoir vécu, et je ne vois justement pas pourquoi on chercherait à se prolonger quand la vie est sans intérêt. Les cintrés de la précautionnite font proliférer les règlements, ce qui arrange bien le business des marchands de gadgets préventifs. Mais plus un pays a de lois, plus il est corrompu; il y a un rapport direct entre les deux. C’est une symbiose, en fait.
Emmanuel Legeard: Le risque zéro n'existe pas.
Lemmy Kilmister: Le risque zéro n’existe pas. Donc il faut bien comprendre que cette idée du risque zéro, c’est un moyen comme un autre de neutraliser les gens, d’en faire des zombies, et de raquer du pognon avec du vent. Tu penses bien que le politicien qui te parle du réchauffement climatique et du tri sélectif, en fait, il n’en a rien à foutre de sauver la planète. C’est pas un philanthrope! La bonne blague, qu’on va faire de l’écologie quand 1% de la population mondiale aura appris à jeter sa bouteille dans la poubelle bleue et son paquet de clopes dans la poubelle jaune! Le seul truc qui aurait de l’effet, c’est de s’attaquer aux 90 multinationales qui sont responsables des deux tiers de la pollution mondiale. Mais ça, c’est ce que le politicien ne fera pas… puisqu’il est leur larbin. Par contre le réchauffement climatique, c’est l’arnaque du siècle pour extorquer des pauvres de nouveaux impôts qui ne servent à rien.
Emmanuel Legeard: Beaucoup de gens sont persuadés que l'homme providentiel est en route vers eux. Un politicien providentiel, ça me semble fondamentalement contradictoire.
Lemmy Kimister: Quand on entre dans la carrière politique, c’est avec l’intention de dominer les autres. Donc, déjà, au départ, c'est qu'on est un pourri ou un psychopathe. Ensuite, apprendre la politique, c’est essentiellement apprendre à mentir effrontément en toute circonstance. Parce qu’on veut se faire élire. Alors on promet n’importe quoi. Mais une fois qu'on a remporté les élections, on ne tient rien, puisqu’on n’est là que pour le pouvoir et l’argent, pas pour les pigeons qui ont voté. Il n’y a pas de bons politiciens. Il ne peut pas y en avoir. Le politicien est un menteur et un escroc par vocation et par formation. C’est pour ça qu’il y a tellement d’avocats qui réussissent en politique. Pour quelque politicien qu’on vote, on sera invariablement pigeonné, point final.
Emmanuel Legeard: Mais peut-être que le monde veut être trompé. D'où la persistance irrationnelle à croire dans les politiciens...
Lemmy Kilmister: Oui, j'ai remarqué ça il y a longtemps, en effet. Ce qui m'impressionne le plus, en ce moment, c'est la zombification volontaire. Quand je vois tous ces tarés avec le nez collé sur leur téléphone, on dirait la Nuit des morts-vivants de George Romero. C'est effarant. Ces grosses bonnes femmes en string avec un os dans le nez qui poussent un landau avec un pauvre gosse dedans, et traversent la rue sans regarder à gauche ou à droite, le pif collé au téléphone... Ces gens-là, ils sont sortis de la vie, je suis sûr qu'ils ne savent plus s'il fait jour ou nuit. Ils sont sortis de leur tête, c'est le téléphone qui pense pour eux. C'est dans le téléphone que l'intelligence s'est transférée: smartphone, le téléphone "intelligent", ce qui explique, par la différence, que les propriétaires soient devenus complètement cons. Et qu'ils souhaitent tous se ressembler, faire la même chose en même temps, de façon synchrone, et par-dessus le marché en prenant pour prétexte le "droit à la différence", la liberté de l'individu... Mais ce qui me frappe aussi, c'est qu'ils font tous la gueule en permanence, ils ont perdu toute joie de vivre, ils sont inexpressifs et agressifs. Des zombies.
Emmanuel Legeard: C'était mieux avant?
Lemmy Kilmister: Aucun doute là-dessus. Moi, j'ai connu l'Angleterre, on aimait la vie, il y avait de l'imagination partout. L'imagination, c'est la condition de la vraie rébellion, parce qu'on refuse les visions imposées. On ne peut plus avoir d'imagination quand on vit planté devant la télé à penser avec les idées des autres. Ca, je l'ai vécu, dans les années 1950, 60, et encore un peu au début des années 1970. Après, tout est progressivement devenu de la merde, avec la mondialisation, l'avènement du fric tout-puissant, la pollution aseptisée des Young Urban Professionals et autres têtes de cons. Et la société est devenue de plus en plus intolérante et inhumaine. Finalement, je pense que le monde explosera dans une apocalypse nucléaire. Quand un gamin de trailer park arrivera à pirater le code de tir nucléaire du Président des Etats-Unis du fond de son mobile home. Et personne ne le verra venir. Ils seront tous pulvérisés debout, le nez sur leur IPhone à compter leurs amis Facebook.